PHILIPPE BLAZQUEZ - PSYCHANALYSTE INTÉGRATIF - THÉRAPEUTE DE COUPLE
Psychanalyse - Psychothérapie- Accompagnement
Thérapie individuelle - Thérapie de couple - Supervision
BORDEAUX et PODENSAC
07 66 43 73 13
PLAN DE L'ARTICLE
=> Évolution du droit familial en France
=> La "transmission" familiale, l'identité
DÉFINITION DE LA FAMILLE
Le mot famille vient du latin « familia » qui signifie ensemble des habitants de la maison.
Familia dérive de famulus qui à l’origine désignait le serviteur ou l’esclave.
On retrouve donc dans l’origine du mot le foyer, les habitants de ce foyer mais aussi une notion de hiérarchie, de pouvoir, voire de servitude.
Familia est aussi issu du latin fama qui signifie réputation. Les membres d’une même famille portent le même nom et peuvent jouir d’un crédit ou d’un honneur qu’ils doivent entretenir (familles célèbres, nobles, …) mais aussi d’une malédiction.
Groupe formé par le père, la mère et leurs enfants.
Ensemble de personnes unies par le sang.
Ensemble de choses unies par un point commun. Ex La famille de langues. Synonyme espèce
La famille existe dans toutes les sociétés humaines, elle existe probablement depuis l’origine de l’homme. Les premières hordes ou tribus étaient constituées de la réunion de différentes familles, la famille peut alors être définie comme à la base des sociétés humaines
La famille est avant tout caractérisée par une règle universelle que l’on retrouve dans quasiment toutes les sociétés humaines qui est l’interdit de l’inceste (voir Totem et Tabou de Freud) et d’où Freud a tiré en partie la théorie du complexe d’Œdipe.
Jusqu’à il y a peu de temps la famille était caractérisée par l’existence d’un chef de famille (en général le père ou le grand-père) qui avait pouvoir sur les autres membres de la famille.
La relation principale dans la famille sera la relation parents-enfants, mais aussi la relation entre les enfants (fratrie)
Dans notre société occidentale la famille a fortement été influencée par le catholicisme jusqu’à l’émergence de la laïcité. Mais encore aujourd’hui elle reste fortement imprégnée de l’héritage catholique et la famille est un symbole très fort (comme l’ont montré les manifestations contre le mariage pour tous)
ÉVOLUTION DU DROIT FAMILIAL EN FRANCE
En droit français, les personnes mariées se doivent « secours et assistance ». Les ascendants et les descendants, par filiation ou par alliance, se doivent aussi l'aliment. Mais plus les frères et sœurs, beaux-frères et belles-sœurs.
Rappel de quelques dates clés de l’évolution du droit familial en France
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1215 : IVe concile du Latran, l'Église catholique régit officiellement qu'il doit y avoir :
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le consentement mutuel des époux (et non décision du mari comme il était courant dans l'Antiquité) ;
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des témoins (ce n'est plus un contrat privé) ;
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un âge minimal
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1582 : rappel du caractère public de la cérémonie de mariage, et de la nullité des mariages clandestins.
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1792 : autorisation du divorce.
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1804 : le Code civil français consacre les notions de père et mère des enfants de la famille, ainsi que l'incapacité juridique de la femme mariée. La logique concernant le vote est l'expression d'une voix par foyer, l'homme représente le foyer.
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1938 : réforme des régimes matrimoniaux : suppression de l'incapacité juridique de la femme mariée ; les femmes peuvent en théorie ouvrir seules un compte en banque.
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1941 : les époux mariés depuis moins de trois ans ne peuvent plus divorcer.
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1965 : une femme mariée peut exercer une activité professionnelle sans l'autorisation du mari.
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1970 : loi relative à l'autorité parentale conjointe: le père n'est plus le chef de famille. Cette loi repose sur le principe d'égalité des sexes.
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1975 : instauration du divorce par consentement mutuel
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1985 : égalité des époux dans la gestion des biens de la famille et des enfants
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1987 : élargissement des cas où l'autorité parentale peut être conjointe (divorce, concubinage)
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1993 : principe de l'exercice conjoint de l'autorité parentale à l'égard de tous les enfants, quelle que soit la situation des parents
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2001 : un congé de paternité de onze jours est octroyé au père à la naissance d'un enfant.
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2002 : l'enfant est au placé au cœur de la coparentalité, le lien avec ses parents et avec ses proches est réaffirmé, il est consulté pour les décisions le concernant. l'exercice de l'autorité parentale est simplifié et redéfini7.
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2005 : un nouveau-né est en droit de recevoir le nom de famille du père, ou de la mère, ou des deux accolés8.
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2013 : ouverture du mariage aux couples de même sexe
LA OU LES FAMILLE(S)
Ces dernières décennies la famille s’est grandement modifiée, le taux de divorce a commencé à augmenter à partir de la fin des années 60. Cela coïncide avec la « libération » sexuelle (droit à la contraception, droit à l’avortement) et l’émancipation de la femme avec sa sortie du foyer et son entrée dans la vie active.
Autre changement important depuis la fin de la 2ème guerre mondiale, le mariage est devenu un engagement entre 2 individus alors qu’auparavant c’était la plupart du temps une affaire entre 2 familles. Il est plus facile de rompre un engagement entre 2 individus qu’entre 2 familles.
Aujourd’hui il y a quasiment un divorce pour 2 mariages (taux à environ 45%), le taux de divorce a maintenant tendance à se stabiliser, voire à diminuer depuis quelques années après avoir connu une explosion au milieu de la 1ère décennie des années 2000 (modification de la loi rendant le divorce plus facile à mettre en place).
Le divorce est aujourd’hui rentré dans les mœurs, on se sépare beaucoup moins difficilement qu’auparavant et pour des raisons souvent moins graves et plus banales.
Prés d’un enfant sur 2 aujourd’hui est enfant de parents divorcés et le terme de famille recomposée est devenu courant ou encore de famille monoparentales.
Elever un enfant seul est plus difficile qu’élever un enfant à 2, ne serait ce que par rapport au fait qu’on ne peut pas se diviser en 2
Le type de garde a également évolué avec l’arrivée de la garde alternée au début des années 2000 qui est aujourd’hui utilisé dans un mode de garde sur cinq. Ce type de garde provoque encore aujourd’hui un fort débat entre ses détracteurs et ses adeptes par rapport aux autres modes de garde.
A noter qu’aujourd’hui c’est la mère qui a la garde de l’enfant dans 70% des cas contre moins de 5% pour le père, le reste étant en grande partie de la garde alternée.
Plus que de type de garde, c’est surtout la manière dont la garde va être vécue par l’enfant qui a son importance. Les parents doivent surtout penser à se soucier du bien être du ou des enfants, et réaliser la ou les gardes dans la meilleure entente possible.
L’enfant ne doit jamais être instrumentalisé par aucun des 2 parents, et il convient aussi de ne jamais critiquer l’autre parent devant l’enfant. Il sera mieux que les 2 parents vivent proche l’un de l’autre afin de faciliter la vie de l’enfant (école, transfert entre parents, copains, …)
LA "TRANSMISSION" FAMILIALE, L’IDENTITÉ
Nous sommes toutes et tous fortement imprégnés de notre famille, la transmission est quelque chose de prépondérant dans la famille.
Tout d’abord au travers de l’éducation, de la manière dont nous avons été élevés, mais aussi la manière dont nous avons été aimés.
Nos premiers modèles ont été nos parents, ce que nous sommes aujourd’hui dépend en grande partie de ce qu’ils sont ou ont été et de la manière dont ils nous l’ont transmis.
Eux-mêmes ont eu des parents, qui ont eu des parents, qui eux-mêmes ont eu des parents, etc.… Eux-mêmes ont été des enfants avec des parents, qui eux aussi ont été enfants, la transmission est omniprésente dans la famille.
L’image du couple que formaient nos parents a également son importance, et par delà la manière dont ils nous ont aimés, c’est aussi la manière dont ils se sont aimés qui aura été transmise en nous. Nous parlerons de modèle parental
Notre histoire familiale est inscrite en nous et ce depuis des générations, certaines choses se transmettent de générations en générations (patrimoine, objets, métiers, traditions, valeurs, …). Tout ceci est visible, mais il se transmet également de génération en générations des choses moins visibles qui sont du domaine de l’inconscient.
Nous allons avoir tendance à répéter certaines choses, ou alors à aller complètement à leurs opposés, cela va dépendre de la manière dont nous les aurons vécues.
Ce que nous sommes aujourd’hui dépend donc en grande partie de ce que nos parents auront voulu que nous soyons (souvent par rapport à ce qu’ils auraient aimé être et qu’ils n’auront pas pu ou réussi à être) ou de ce que nous croyions que nos parents voulaient que nous soyons et ce afin que nous soyons aimés d’eux.
Cela entrave notre capacité à être des individus libres, il y aurait alors chez nous tous un certain asservissement à nos familles.
Notre identité psychique se construit dans notre famille, lorsqu’en 1938, sollicité par le psychologue Henri Wallon pour rédiger l’entrée « famille » de L’Encyclopédie française, Jacques Lacan substitue à cet intitulé celui de « complexes familiaux », renvoyant à la réalité psychique, effectivement complexe, que masque ce terme de famille.
Nos névroses découleraient alors de notre famille, nous parlerons de névrose familiale, ou encore de névrose transgénérationnelles.
« Dans ma famille les femmes avaient souvent ce genres de problèmes » ou dans ma famille « nous avons toujours connu la misère ». Cela pourra avoir des effets délétères, mais aussi des effets bénéfiques, de révolte pour sortir de la « malédiction ».
Du point de vue de la psychanalyse, une famille n’est ni saine ni malsaine, mais plus ou moins structurante, selon la façon dont les parents autorisent l’enfant à se détacher d’eux pour devenir un adulte le moins dépendant possible. Cette autonomisation se fait par les petits gestes quotidiens. Un enfant de 3 ans peut être suffisamment autonome et maître de son corps pour savoir nouer et dénouer ses lacets seul ; ou, à l’inverse, être incapable de s’approprier son ressenti, car confronté à une mère ou à un père qui, par exemple, lui ôtent d’autorité son manteau dès qu’eux-mêmes ont chaud ou pensent que l’enfant a trop chaud sans même lui demander son ressenti
Être un individu, cela renvoie au terme d’individuation qui signifie devenir soi et indivisible, c'est à dire un être unique (unicité), en se détachant de ce que les autres ont voulu que nous soyons ou de ce que nous avons cru qu’ils voulaient que nous soyons. Acquérir son indépendance, devenir soi même
Mais se détacher de sa famille ne veut pas dire forcément la rejeter, se détacher c’est dénouer les liens mais pas forcément les rompre.
Souvent en thérapies, nos patients vont nous parler de leur père, de leur mère, leurs frères et sœurs. Des relations qu’ils avaient ou ont avec eux, il pourra y avoir de la colère, du ressenti, mais aussi de l’amour. Différentes étapes seront traversées, amenant même parfois jusqu’à la haine, mais le pardon sera souvent à l’aboutissement de la thérapie et pardonner à ses parents cela passe aussi par se pardonner à soi même afin de pouvoir aussi sortir de la culpabilité.
En cela, un travail personnel peut permettre de se libérer de son héritage familial et ainsi pouvoir faire la part des choses afin de pouvoir transmettre un héritage libéré de ses « malédictions » à ses propres enfants…