PHILIPPE BLAZQUEZ - PSYCHANALYSTE INTÉGRATIF - THÉRAPEUTE DE COUPLE
Psychanalyse - Psychothérapie- Accompagnement
Thérapie individuelle - Thérapie de couple - Supervision
BORDEAUX et PODENSAC
07 66 43 73 13
La Relation de Couple
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PRÉSENTATION DE L'ARTICLE
=> Le masculin féminin en nous
=> Les différents types de couples
=> Attentes de chacun - Homme nouveau - Femme nouvelle
L’ALCHIMIE DE LA RENCONTRE
L’attirance envers l’autre : un phénomène issu de l’inconscient
Ce qui nous attire chez l’autre est un mystère, Serge Tisseron indique que les raisons sont inconscientes et nous renvoient à notre propre histoire, voire à celle de l’autre.
En effet, souvent lorsque nous partageons nos histoires, nous nous rendons compte que l’autre a dans une certaine mesure la même histoire que nous, a eu le même type de parents, ou a vécu des évènements similaires ou proches.
« Nous tombons amoureux pour des raisons partielles et inconscientes, nous le devenons pour tout le reste »
Mais ce qui nous attire chez l’autre, c’est aussi la croyance que cet autre possède en lui une partie de ce qui nous manque. Et qu’ainsi, avec l’autre nous nous sentirons un peu moins incomplet, un peu plus plein (désir et manque).
Le choc de la rencontre
Le premier phénomène lors d’une rencontre amoureuse est une réaction du sous-cortex qui ne sait pas que nous sommes au XXIème siècle et qui met en action un système de défense. Pour notre part animale, rencontre=danger, un mécanisme très efficace se met en branle.
Élévation du rythme cardiaque, augmentation de la pression sanguine. Au même moment sous l’influence de l’adrénaline le corps se transforme, l’estomac se referme, la glycémie augmente (énergie pour le cerveau et les muscles).
L’amoureux est sous le coup d’une forte émotion initialement destinée à lui permettre de fuir si il ne se sent pas capable d’affronter la situation qui se présente à lui. Nous sommes dans l’ambivalence avec d’un côté notre part animale (fuite – combat - paralysie) et de l’autre notre part humaine (désir de la rencontre amoureuse), le tout orchestré par l’intensité et la force de nos émotions. Nous retrouvons ici nos 3 cerveaux (reptilien, limbique et néocortex).
L’intensité et la manière dont nous allons réagir à cette réaction dépendra de la personnalité et du degré de confiance en soi de chacun.
Il y a aussi dans la rencontre amoureuse une notion de perte de contrôle accompagnée d’un flot d’émotions qui pourront être difficiles à gérer pour certains d’entre nous.
Suite à ces premières réaction : soit je suis trop timide, émotif, inhibé pour gérer cette rencontre amoureuse qui me bouleverse, soit j’ose surmonter mes émotions (ma peur) et je crée un contact avec l’être de mes émois.
L’ocytocine, l’hormone de la tendresse et de l’attachement
Des paroles s’échangent, des gestes s’osent, des contacts s’immiscent dans la relation, d’abord timides puis plus marquées jusqu’à la rencontre de nos lèvres au travers du baiser .
Tout ceci va générer la production d'une hormone aujourd'hui bien connue: l'ocytocine qui encourage le lien social et qui à l’origine permet de lier la mère au bébé. L’ocytocine a un effet antistress, sécurisant qui vient calmer les effets de l’adrénaline d’alerte de la rencontre. Elle est très présente également chez la femme enceinte et après l’accouchement, c’est pour cela aussi que qu’une mère arrive si bien à supporter les pleurs de son bébé.
Puis rentrent en jeu ensuite (aussi grâce à l’effet de l’ocytocine) les deux neuromédiateurs que sont la dopamine et les endorphines.
La dopamine amène un fort effet euphorique qui va permettre l’hyper éveil connue de la rencontre amoureuse (le cortex est très actif). Les deux amoureux n’ont presque pas besoin de dormir et peuvent connaître une perte de l’appétit, ils peuvent quasiment se passer de nourriture (vivre d’amour et d’eau fraîche).
Dans le choc amoureux la sexualité est souvent extraordinaire le temps que durera la chimie de la passion avec son cortège d’ocytocine et d’endorphine.
Il est à noter que l’orgasme féminin met en œuvre également une libération d’ocytocine qui pourra favoriser et accompagner l’état amoureux, orgasme qui se situe dans le cerveau limbique de l’individu (cerveau émotionnel)
Le coup de foudre
Le coup de foudre existe, mais nous l’avons pas tous rencontré. Si 97% des femmes et 95% des hommes disent avoir déjà connu l’état amoureux, ils ne sont que la moitié environ à avoir connu le coup de foudre.
C’est le summum de l’émotion, il reprend les mêmes phénomènes évoqués auparavant, mais avec une amplitude bien plus forte. C’est l’état extrême du tomber amoureux, une fulgurance qui se rapproche sur certains points de l'état hypnotique. Chacun le vie d’une manière différente qui lui correspond, mais il n’a pas son égal en intensité émotionnelle.
Nous seront comme paralysés, incapable de bouger ou de parler, la sensation d’avoir les bras ou les jambes coupées.
Il peut survenir dés le 1er regard, un regard hypnotique duquel nous aurons du mal à nous détacher. C’est le plus souvent par le regard, notre sens le plus utilisé, qu’il se propage. Cela pourra être vécu comme une intrusion par certains (renvoi à nos racines animales, ne pas regarder un animal dans les yeux).
C’est un moment dans lequel nous semblons perdre pied, c’est comme le monde se figeait, qu’il n’existait plus rien que les deux foudroyés, comme si nous étions dans une bulle sensorielle.
Poème de Racine (moment où Phèdre voit Hippolyte)
Je le vis, je rougis, je palis à sa vue,
Un trouble s’éleva dans mon âme éperdue,
Mes yeux ne voyaient plus, je ne pouvais plus parler,
Je sentis tout mon corps et transir et brûler.
Les yeux, ces fenêtres des âmes, font naître des émotions d’une intensité inouïe, Freud dira :
« Il se produit quelque chose de comparable au percement d’un tunnel entrepris par les deux côtés ».
Le festival amoureux de la passion ne dure qu’un temps
Va suivre une période qui pourra durer de quelques semaines à plusieurs mois avant de connaître peu à peu un retour à la normale.
Durant cette période heureuse, voire euphorique, l'ocytocine va renforcer l'attachement entre les deux amoureux et la dopamine va continuer à nous booster. Nous pourrons dormir seulement quelques heures par nuit sans se sentir fatigués.
Puis peu à peu le cerveau va retrouver sa biochimie habituelle de manière progressive mais certaine. La dopamine va peu à peu rentrer dans le rang et en même temps avec elle l’effet euphorique et la suractivité vont diminuer.
La relation rentre alors dans une autre phase, soit c’est la déception de la perte de cet état et la séparation, soit les liens qui unissent et les envies de vie à deux sont suffisamment fortes pour aller au-delà. A noter que l’ocytocine, même si elle diminue, reste présente pour accompagner les couples dans cette nouvelle phase, elle reste nourrie par l’intimité qui existe entre les deux individus (sexualité, tendresse, le touché, …).
Nous avons souvent tendance à dire que plus le feu de la passion brûle fort au début et moins la relation dure (les coups de foudre ne durent pas). Cela peut être vrai, il est parfois difficile pour certains couples de passer de l’euphorie de la passion à quelque chose de plus terre à terre, et ce d’autant plus que la passion aura été forte, la différence étant alors trop forte. Ou encore, certains chercheront sans cesse à retrouver la formidable énergie de la passion et enchaîneront alors les relations passionnelles.
Quand l’amour devient durable
Selon la plupart des thérapeutes, la passion et ses effets ne durent que de six mois à deux ans suivant que l’on vive ensemble ou pas. J’attire ici l’attention sur le lien entre l’effet hormonal de l’amour (la passion) et l’enfant. Chez l’être humain, le nouveau-né arrive au monde immature, incapable d’assurer seul sa survie. Il a besoin d’être nourri de soin et de protection jusqu’à l’acquisition d’un début d’autonomie vers l’âge de 18 mois. Soit, nous retrouvons ici la durée approximative de la passion qui correspondrait au temps où la mère (la femelle) a besoin de l’homme (le mâle). Analogie ici avec le monde animal et notamment certains oiseaux qui naissent eux aussi immatures et qui nécessitent pour survivre la présence des deux parents.
Place ensuite à une autre histoire qui mêlera complicité, partage, attachement sain, intelligence, empathie, estime de soi et de l’autre et beaucoup d’autres choses encore qui m’amène à la partie suivante…
LE COUPLE : 1 + 1 = 3
Le couple est formé des deux individus (I1 et I2) qui composent le couple est également de l’entité que forme ce couple (C), ce qui est commun aux deux conjoints.
Le but étant de trouver un équilibre entre les 3 entités (I1, I2 et C). Il n’y a pas vraiment de règle dans ce domaine.
L’idéal semblera être le 1er schéma qui semble assez équilibré, mais l’idée est de trouver quelque chose qui convienne à tout le monde
Ce schéma évolue également dans le temps, au cours de la vie du couple et de ce qu’il traverse.
Vous comprenez bien que l’arrivée des enfants ou des changements notamment de l’ordre professionnel, peuvent fortement modifier ce schéma, voire mettre en péril son équilibre.
LES OSSATURES DU COUPLE
Trois visions sont présentées ici, pour beaucoup elles se recoupent ou se complètent.
3 axes du couple :
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Le côté culturel et sociétal
C’est la vie sociale et culturelle du couple. Nous allons y trouver les moments de convivialité partagés, les activités faites en communs, les sorties (resto, ciné,…), les amis, les échanges intellectuels, …
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Le côté maternel et paternel (œdipien)
Ici nous allons trouver la manière dont s’expriment les côtés maternels et paternels de chacun avec les enfants mais aussi entre eux.
Nous avons tous étaient des enfants avec des parents (ou leur substituts) et nous avons tous eux des manques et des blessures par rapport à cela. Nous allons avoir tendance à chercher chez l’autre à se réparer par rapport à ses manques et ses blessures. Cela va se manifester par des attentes ou des exigences ou encore une tendance à trop investir ce côté. Par exemple un homme qui refait toute la maison et quand il a fini il recommence, c’est son mode d’expression sentimentale à lui. C’est « je t’aime et je recherche ton amour alors je refais la maison pour cela ».
Nous trouverons également la notion de projet dans ce domaine, de projet de vie (faire des enfants, avoir une maison, …). Mais lorsque le projet est terminé que ce passe t’il…
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L'intimité
Dans ce domaine nous trouverons la sexualité au sens large, je parlerai plus d’intimité. Nous allons y trouver la tendresse, les marques d’affection, de présence, d’écoute, d’attention. Sentir que l’autre est présent mais intimement présent pas uniquement superficiellement comme cela peut être le cas.
Ces 3 domaines évoluent également au fil du temps, par rapport aux aléas de la vie mais aussi par rapport à l’évolution de chacun.
Le tabouret du couple
Le plateau du tabouret représente la stabilité du couple, sa solidité en quelque sorte.
Puis nous avons les quatre pieds
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Communication, partages et échanges sur divers sujets.
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Activités en commun au cours desquelles du plaisir est pris ensemble par les deux membres du couple.
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Admiration et respect réciproque, j'admire l'autre pour ce qu'il ou elle est, et je la ou le respecte tout en me respectant.
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Sexualité satisfaisante au sens large pour les deux partenaires du couple.
Les neuf clés du couple
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Physique: l'autre me plaît-il ou elle physiquement, suis-je attiré, les peaux sont elles attirées entre elles ?
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Sexualité: suis-je satisfait de la sexualité que je pratique avec mon ou ma partenaire ?
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Valeurs: partageons nous les mêmes valeurs qui nous sont essentielles (vision de la vie, éducation des enfants, respect, justice, ...) ?
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Psychologie: avons nous la même manière de fonctionner, nous comprenons nous facilement, sommes nous à l'écoute de l'autre ?
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Intellect: notre manière de réfléchir, de penser le monde, de le comprendre, de résoudre les problèmes, est-elle compatible ?
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Sensibilité et humour: avons nous à peu près le même humour, rions nous ou sommes nous touchés par les mêmes choses ?
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Vie socioprofessionnelle: sommes nous à peu près au même niveau social et professionnel, avons nous des amis en communs, des centres d’intérêts communs, des envies de réalisations communes ?
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Loisirs: avons nous des loisirs en communs dans lesquels nous prenons du plaisir ensemble ?
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Spiritualité: ici, nous abordons notre vision spirituelle du monde, du sens de la vie, du respect de la planète et de ses êtres vivants, du monde de l'invisible, de nos croyances à ce sujet, sommes nous en accord sur ces plans ?
Bien sûr, il est quasiment impossible de cocher toutes les cases. L'idée est d'en avoir le plus possible et de tenter de rapprocher celles qui seraient le plus éloignées.
Le couple c’est aussi un formidable support d’évolution, j’évolue grâce à mon couple et je fais dans le même temps évoluer mon couple.
Ne pas oublier, l'autre est le miroir de soi, et va nous permettre de mieux nous connaître et devenir une meilleure version de soi même.
Parfois, si l’un des deux partenaires évolue moins vite ou différemment cela peut créer une certaine distance. Cela peut changer également le rapport de « force » qu’entretient le couple (notion de pouvoir), modifier son équilibre, également dans les notions d’actif – passif qui m’amène à vous parler des notions de masculin féminin.
LE MASCULIN FÉMININ EN NOUS
Voir article "LE MASCULIN FÉMININ"
LA PART ANIMALE
L’être humain a été animal avant de devenir humain, nous avons tous en nous cette part animale. Même si elle est profondément enfouie en nous, elle est toujours présente et s’exprime encore, notamment au travers de la sexualité.
Au-delà de nos parts féminines et masculines qui vont nous permettre de mieux se rencontrer et de mieux rencontrer l’autre, nous avons tous en nous une part animale.
Cette part animale va pouvoir (devoir) s’exprimer dans notre sexualité, notre réservoir pulsionnel est en grande partie lié à notre part animale et aux besoins qui y sont associés
Notre société judéo-chrétienne va à l’encontre de beaucoup de nos pulsions sexuelles, comme la fidélité par exemple. Il faut savoir que sur 1000 civilisations humaines étudiées, seules cinq prônent la fidélité.
Notre société actuelles et les valeurs qui y sont liées peuvent nous éloigner de notre sexualité.
Il ne faut pas « cérébraliser » le rapport sexuel et au contraire laisser s’exprimer sa part animale.
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La femme se demande « est-ce que je suis capable d’être un objet sexuel qui satisfait pleinement la part animale de l’homme ».
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L’homme se demande « est-ce que si je laisse s’exprimer ma part animale je respecte la femme ».
Les couples qui se désirent toujours après 20 ou 30 ans c’est tout d’abord parce que l’individu se désire. Être à l’écoute d’un processus corporel, par nos sens, grâce à l’autre comme étant le moyen de développer ses récepteurs sensoriels.
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Il faut s’oublier pour être à l’écoute seul de ses sens au travers de l’autre, déconnecter sa partie cérébrale pour laisser seule sa part animale (ou spirituelle).
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Les excitations de la part animale sont liées à l’instinct, c’est un rapprochement obligatoire chez nous au travers de l’évolution de l’hominidé.
Nous avons choisi de ne pas toujours nous reproduire, nous avons séparé reproduction et rapports sexuels. Le rapport sexuel s’est humanisé, mais le compromis trouvé par l’homme qui a « renié » sa part animale c’est de la laisser s’exprimer au travers de l’acte sexuel.
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L’ivresse c’est le retour de cette animalité, elle doit donc s’exprimer quand nous faisons l’amour.
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Lorsque l’animal est pris nous sommes libres pour le reste.
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L’animalité c’est l’assise du couple.
L’influence de l’un sur l’autre dans le couple et vice-versa va diluer la part animale, elle va se perdre. Du coup les tensions vont moins bien se décharger et cela se ressentira sur la vie du couple.
Quand on parle de réconciliation sous la couette ce n’est pas une légende, la sexualité peut réellement jouer un rôle de soupapes sous réserve que la part animale s’exprime.
L’ARTICULATION DU COUPLE
Le mystère
Il convient ici de parler également d’un élément qui a son importance dans le désir, c’est le mystère.
Mystère = inconnu = manque au final car on n’a à priori pas ce que l’on ne connait pas (le mystère) mais surtout le mystère est la terre fertile du désir.
En effet, lorsque je ne sais rien ou très peu de l’autre je peux imaginer, fantasmer tout ce que je désire sur lui.
Le mystère est très important, aussi bien dans la stimulation du désir que dans son entretien sur le long terme, notamment dans le couple.
L’autre est mystérieux et doit le rester, le désir a besoin du mystère. Lors de la dernière étude qui a été réalisée sur la sexualité des français, il est ressorti qu’un des fantasmes qui se classe le plus souvent en tête chez la femme, c’est de faire l’amour avec un inconnu (inconnu = mystère).
Quand l’autre n’a plus rien à cacher il n’y a plus rien à chercher. Le désir étant issu d’un manque s’il n’y a plus rien à chercher il n’y a plus rien à trouver, plus rien à fantasmer
Le mystère donne une curiosité continuelle de l’autre (un désir), « qui es tu ? »
Dans cette dimension de mystère l’autre (le partenaire) apparait comme quelqu’un qui est continuellement en train de nous échapper. Et comme l’autre nous échappe, cela veut dire qu’il créait du manque et s’il créait du manque, il créait du désir.
Dans le même ordre d’idée, aller chercher l’autre induit une force motrice, une attraction qui nous pousse à, qui nous pousse vers.
Les fantasmes
J’appuie ici sur la notion de fantasme qui est très importante dans le désir. Si je sais tout de l’autre comment puis je fantasmer sur lui. L’inconnu, une part de mystère, laisse le terrain libre au fantasme qui peut ainsi s’exprimer dans le désir.
En effet, si je sais tout de l’autre je ne peux plus m’en servir comme support pour mes fantasmes.
Le terme de fantasme provient de l’allemand « phantasie » qui donne un champ plus large au fantasme tel que nous l’entendons en français, dans ce cas c’est un véritable monde imaginaire que l’individu va se créer.
Le fantasme est une histoire imaginaire dans laquelle l’individu est à la fois scénariste, metteur en scène, acteur et spectateur. C’est lui-même qui s’est inventé une histoire dans laquelle il incarne un personnage, ou plusieurs, et qui fait états de ses désirs conscients et inconscients.
Chaque individu a des fantasmes, seulement chez certains ils restent inconscients car il les rejette.
Le fantasme est intimement lié à notre expérience, notre vécu et à nos souvenirs de plaisir, pour certain(e)s il pourra avoir des affects liés à notre histoire :
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Je ne veux pas avoir un plaisir par rapport au sensoriel que j’ai déjà eu
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Je ne veux pas avoir de plaisir maintenant car cela me renvoie dans le passé où je n’ai pas eu le plaisir que j’aurais voulu
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Je ne veux pas avoir un plaisir maintenant car cela me renvoie dans le passé à un plaisir coupable
Le fantasme doit permettre de faciliter le déclenchement de l’acte sexuel, mais en retour l’acte sexuel doit nourrir le fantasme pour récupérer l’énergie qui a été investie dans le fantasme.
Dans le fantasme, nous pouvons nous autoriser ce que nous nous interdisons dans la réalité, il apporte une tonalité (une coloration), une énergie différente.
Le fantasme est censé se mettre au service de la réalité pour aménager celle-ci et la faciliter dans les moments difficiles (baisse de libido).
Le fantasme devra être utilisé quand cela est nécessaire, mais il ne faudra pas non plus en abuser, il n’est censé servir qu’à « allumer la mèche ».
« Le fantasme est un outil permettant d’accéder au plaisir, mais il n’est pas le plaisir. »
La jalousie – la séduction
Je rajouterai ici une autre notion importante qui peut être un moteur très fort au désir, c’est la notion de jalousie.
Parfois sentir que l’autre peut nous échapper peut générer beaucoup de désir, par exemple lors d’une soirée vous voyez que votre partenaire plait, qu’il se fait draguer. Il faut mettre une légère notion de danger dans le couple, même si cela peut être risqué.
Si c’est utilisé avec parcimonie, cela peut être un excellent booster de désir.
Mais c’est aussi savoir rester séduisant, parfois avec les années qui passent nous aurions tendance à nous laisser aller, à faire moins attention à soi (et à l’autre).
Il est important de re-séduire l’autre en permanence, de ne pas se laisser aller en pensant que c’est acquis, que l’autre ne nous quittera jamais.
Il faut sans cesse lui refaire la cours, un peu comme un feu qu’il faut alimenter sans cesse pour éviter qu’il s’éteigne
Le jeu, la créativité
Il y a aussi une notion de créativité, de jeudans le désir, comme lorsque nous étions enfants.
Regardez les enfants, ce sont des êtres extrêmement désirants, toujours en demande, curieux, joueurs, plein d’entrain et de vie. Chez eux le désir est très présent. Et bien chez nous adultes, parfois pour faire revenir le désir ou simplement l’entretenir, il faut se rappeler que nous avons été enfants.
Ne pas hésiter à mettre de la fantaisie dans son couple, de la surprise, des jeux, des scénarios ; c’est un excellent moyen de relancer le désir.
Retrouver le désir c’est retrouver sa capacité créative, son imagination. Souvent l’homme n’ose pas inventer de nouvelles choses dans son couple, se disant que sa compagne ne va pas apprécier. C’est une erreur, au contraire les femmes sont souvent très friandes de la nouveauté, du changement. La routine vous le savez est le principal ennemi du désir.
Le jeu ou les scenarios permettent aussi parfois d’exprimer ses fantasmes.
LA VIE DE(S) COUPLE(S)
La communication dans le couple
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Les femmes ont plus besoin de parler (et d’être écoutées) que les hommes, cela se dénote même au travers de la physiologie du cerveau.
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Un homme qui va considérer une femme va l’écouter.
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Une femme qui ne parle plus à quelqu’un c’est alors qu’elle lui en veut. Une femme qui parle à quelqu’un c’est qu’elle lui accorde sa confiance. Relation de communication laisse alors entendre relation de confiance.
Chez le couple c’est un petit peu différent car à la fin ils font l’amour.
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Pour un couple durable, le rapport à la communication est différent, les individus le dépassent. Les couples pour lesquels ce n’est pas le cas ne sont pas réellement en couple, nous parlerons alors de liaison (chacun chez soi, pas d’engagement, chacun son compte bancaire, …)
La sexualité dans le couple
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Dans le couple se jouent des influences, la femme a un processus d’influence sur le long terme alors que l’homme l’a plutôt sur le court terme.
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L’homme a un rapport masculin à la sexualité, s’il se laisse trop influencer par le féminin, il aura alors des problèmes sexuels.
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Un des ciments du couple est la sexualité, sans sexualité le couple peut être mis en péril à cause de cette relation du réel différente.
Sans sexualité, le seul moyen que le couple tienne sera la sublimation au travers de l’artistique ou alors dans des notions liées à la survie (temps de guerre par exemple) mais quand la guerre est finie cela cesse (voir le film : « La guerre est finie »).
« La sexualité dans le couple, ce n’est pas le contrôle, c’est le partage »
Le terrain du couple – Son appartenance
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L’homme peut croire que le couple lui appartient, que c’est acquis, le couple n’est jamais acquis et il ne nous appartient jamais.
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Le code civil napoléonien encore en vigueur aujourd’hui stipule que la femme appartient à l’homme. L’homme peut croire que le couple lui appartient, que c’est acquis, si c’est cela qu’il pense il est partie pour être malheureux dans la vie.
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Le couple n’est jamais acquis et il ne nous appartient jamais, cela le féminin le sait mais pas le masculin.
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Le terrain du couple n’appartient à personne, au contraire c’est le lieu de partage qu’il faut défendre ensemble (couple) au jour le jour bien que cela fasse aussi partie d’un fantasme.
Parfois, c’est quand on pense que c’est acquis, qu’il n’y a plus de danger que l’on va se permettre d’aller voir ailleurs ou de ne plus se consacrer à son conjoint (privilégier les enfants par exemple ou un hobby).
Or, c’est à ce moment que nous allons mettre le couple en danger.
LES DIFFÉRENTS TYPES DE COUPLES
Définition
Comment peut-on définir le couple ?
Un couple est fondé par deux individus qui vivent ensemble sous le même toit depuis au moins six mois consécutif. Si ce n’est pas le cas nous parlerons plutôt de relation suivie mais pas de relation de couple.
Un couple commence à se construire à partir du moment où une part de l’idéalisation du début de la relation (la période passionnelle) est tombée. Une fois que l’on est sorti des fantasmes (par exemple : ses flatulences ne sentent pas la rose), à partir du moment où les tracasseries du quotidien redeviennent des tracasseries.
Le couple est voué à l’échec, pour le faire durer il faut le faire vivre. Un couple doit se réinventer sans cesse.
La plupart des couples qui durent, vont durer grâce à des notions surmoïques sociétales, religieuses et culturelles. Nous voyons cela au travers des couples anciens (nos parents par exemple) pour lesquels la valeur travail était capitale. « Je rentre du travail épuisé et je me satisfais de cela, cela me procure du plaisir », c’est de la sexualité et nous sommes dans de l’hystérie.
Un couple qui dure le fait aussi par rapport à leurs ressentis différents, chacun amène à l’autre une ouverture.
Le couple fusionnel
Les deux conjoints sont toujours ensemble, ils font tout ensemble, c’est comme si les deux individualités que forment le couple n’existait plus et avaient fusionné en une seule.
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Nous sommes dans l’illusion de la fusion car la fusion n’existe pas dans la réalité
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Les deux conjoints vont être dans le fantasme de la fusion (comme au stade oral)
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Ce sera le mode de fonctionnement du couple, ils ne seront pas vraiment dans la réalité
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C’est le couple qui va vivre d’amour et d’eau fraiche
Souvent ils n’auront pas d’enfants, toutefois si un enfant arrive dans ce couple
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Le couple pourra être mis en danger si l’un des parents renonce à la fusion pour se tourner vers l’enfant
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L’enfant sera plus ou moins laissé pour compte si les deux conjoints ne renoncent pas à la fusion. Il devra soit intégrer la fusion et renoncé à son identité propre soit se rebeller et accepter d’être rejeté par ses parents.
En général ce genre de couple ne viendra pas en thérapie de couple, sauf si l’un de ses deux membres décide de sortir de la fusion, cela sera très mal vécu par celui qui refuse d’en sortir.
Nous sommes avec ce genre de couple dans l’amour d’attachement, un amour très archaïque issu du stade oral (premier stade) pour lequel amour et attachement rime avec survie.
C’est un amour exclusif où l’autre nous appartient, est notre propriété, notre objet. Sans lui nous ne somme rien, nous n’existons pas.
Le couple névrosé (œdipien)
C’est le couple le plus fréquent, le plus commun, il concerne la majorité des couples qui iront consulter en sexothérapie.
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Le complexe d’Œdipe est reproduit en utilisant l’autre pour rejouer le fantasme œdipien avec papa ou maman, voire avec les deux parfois.
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Dans ce type de couple, souvent un seul des deux rejouera son fantasme œdipien, mais parfois les ce seront les deux qui seront dans leur fantasme propre (chacun les leurs ou les leurres en langue des oiseaux)
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L’œdipien dira « je ne veux pas trahir » (un des deux parents), « je veux jouer mon rôle » (comme papa ou maman)
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L’individu va chercher un(e) conjoint(e) pour construire une famille (enfants, maison, …) pour pouvoir (re)jouer à papa et maman, mais en faisant fi de ce qu’est réellement l’autre
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C’est aussi le couple de projet, il leur faudra toujours un projet (maison, enfants, …) autour duquel le couple va pouvoir s’étayer
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Ils ne vont pas vraiment se voir l’un l’autre, mais cela ne durera qu’un temps
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Les blessures du passé seront très présentes et ils chercheront à les réparer ou à les alimenter suivant les cas au travers du couple
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On ne peut pas refaire le passé, seulement l’accepter pour pouvoir le dépasser.
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La sexualité sera souvent en berne, surtout pour la femme qui se sentira ignorée et plus désirée. Cela arrangera bien l’homme souvent en proie à l’angoisse de castration.
Le couple caractériel
Ce couple aura construit une vraie relation de couple. Ils auront mis en commun beaucoup d’éléments qui leurs appartenaient, construction commune, considération de l’autre, entreprise commune.
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Le problème va apparaître au travers des tempéraments de chacun qui vont s’opposer.
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En dehors des éléments communs qui fonctionnent bien, nous aurons des éléments d’incompatibilité.
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Ces éléments d’incompatibilité vont devenir de plus en plus présents et pesants avec l’âge.
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Il y aura de plus en plus de conflits entre eux au fur et à mesure que le couple avance dans le temps.
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Pour palier à ces conflits de plus en plus présents, l’un des deux conjoints (ou les deux) pourra tomber dans une addiction, comme l’alcool par exemple.
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Souvent la communication sera rompue depuis un certain temps entre eux.
Le rapport dominant – dominé dans le couple
Dans la plupart des couples, il y aura toujours un dominant (celui qui porte la culotte) et un dominé. Qui décide en général dans le couple, qui mène la barque, qui impose plus ou moins à l’autre ses points de vue et ses choix.
Ce rapport articulera la manière dont va fonctionner le couple et le rapport qu’entretiennent entre eux les deux conjoints.
Tout va bien fonctionner jusqu’au jour où l’évolution d’un des deux conjoints (souvent le dominé) va le faire sortir de ce rapport. Cela pourra alors altérer l’équilibre du couple, le dominant ne va pas accepter de perdre sa position.
Cela pourra aller jusqu’à la séparation du couple, souvent dans le conflit et la douleur
Le couple éveillé (spiritualité)
Dans ce couple, les gens s’unissent en couple pour vivre des expériences ensemble. L’amour est inconditionnel et la durée n’est pas une priorité. Dans ce nouveau couple, les gens sont complètement libres. Ils s’aident mutuellement à s’épanouir comme ils le peuvent dans le respect de leurs limites respectives, chacun s’exprime facilement et clairement.
Dans le couple éveillé, les conjoints savent qu’ils n’ont pas à chercher l’amour à l’extérieur d’eux, ils n’attendent pas d’être aimés pour aimer. S’ils décident d’être ensemble, c’est pour partager des goûts communs, que ce soit sur le plan récréatif, physique, social ou professionnel.
Il n’y a pas de disputes dans ces nouveaux couples, pour la bonne raison que pour avoir une dispute il doit y avoir deux ingrédients: une peur et un blâme. Or ils n’ont pas peur, parce qu’ils ont compris qu’ils font partie de la globalité et sont totalement aimés.
Il n’y a pas de blâme de leur part non plus, car personne n’est coupable ni responsable de ce qu’ils vivent personnellement. Ils s’entraident plutôt à comprendre et guérir leurs blessures individuelles, s’il en reste. Ils invitent l’autre à s’exprimer ouvertement et librement, sans le juger. Ils vivent dans la compassion la plus totale.
Ils ne vivent pas la peur de cesser d’être aimé s’ils décident de faire quelque chose pour autrui ou pour eux-mêmes. Le conjoint encourage l’autre à s’écouter dans les moindres détails pour qu’il fasse ce qui semble être juste pour lui. Jamais le conjoint ne va interférer dans les choix de son partenaire.
Dans cette civilisation très peu s’écoutent vraiment. Ils disent et font tout ce qu’ils peuvent pour ne jamais être blessés d’un manque d’amour. C’est donc impossible d’être libre et de permettre à l’autre d’être libre, car pour vivre une liberté totale, la personne ne doit plus attendre l’amour de l’extérieur.
Dans ce couple, nous sommes dans l’amour sans attachement.
Nous rejoignons ici des notions orientales et spirituelles que nous retrouverons entre autres dans le tantra et le tao pour ne citer que celles-ci.
L'amour est en chacun de nous, dans notre for intérieur.
NOS ATTENTES - LA FEMME NOUVELLE ET L'HOMME NOUVEAU
Qu’attendent les femmes et les hommes aujourd’hui.
Les attentes de la femme :
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On l’écoute et que l’on fait attention à elle
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Elle est autorisée à exprimer ce qu’elle ressent sans se sentir jugée
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Elle peut compter sur celui qu’elle aime
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Elle se sent comprise dans ce qu’elle vit
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Elle reçoit des témoignages d’amour et d’affection
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Elle a le sentiment d’avoir de l’importance pour ceux qu’elle aime
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Elle se sent désirée en tant que femme
Les attentes de l’homme :
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Il est accepté tel qu’il est et qu’on ne lui demande pas de changer
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Il est encouragé dans ses aspirations
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On ne dénigre pas ses décisions
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On lui fait confiance en lui laissant trouver des solutions
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On apprécie ce qu’il fait pour nous et on lui fait savoir
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On ne fait pas trop cas de ses erreurs
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On le valorise et on lui dit qu’il est différent
La femme nouvelle et l'homme nouveau
Les 7 caractéristiques de la femme d’aujourd’hui
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Elle a compris que sa valeur n’avait rien à voir avec sa sexualité ou son physique
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Elle accueille l’animalité qui est en elle et accepte celle de l’homme sans peur
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Elle ne souhaite pas être en compétition avec les autres femmes
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Elle ne rejette pas son féminin par peur de perdre le pouvoir
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Elle se préoccupe de son impact sur les autres
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Elle n’a pas besoin du regard de l’homme pour aimer son corps
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Elle recherche l’alliance avec le masculin et a compris la valeur des relations amoureuses
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Elle est ouverte et en constante évolution
Les 7 caractéristiques de l’homme d’aujourd’hui
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Il n’est pas gouverné par son égo
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Il accepte ses émotions et n’a pas peur de les montrer
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Il utilise sa force pour faire le son bien-être et celui des autres
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Il respecte les femmes et honore le féminin en elle
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Il n’est pas contrôlé par sa sexualité
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Il se soucie de son impact sur les autres
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Il ne rejette pas ses qualités physiques qui font de lui un homme et exprime sa masculinité sans renier sa féminité et vice versa
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Il laisse s’exprimer sa part animale dans le respect de l’autre
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Il est ouvert et en constante évolution
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